Distinguer agroécologie, agriculture régénérative, hydrologie régénérative et permaculture
- Fabian

- 30 oct.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 6 jours
Aujourd'hui, ces concepts reviennent partout. Ils se recoupent, se croisent, se ressemblent et se différencient, mais ils ne sont pas interchangeables. Voici quelques repères pour mieux comprendre et éventuellement faire un choix.
Agroécologie : un cadre scientifique, pratique et politique
L’agroécologie articule écologie et dimensions sociales.
La FAO l’exprime par 10 éléments qui guident des transitions contextuelles : diversité, co-création des connaissances, synergies, résilience, circularité, gouvernance inclusive, etc. (toutes les infos sont sur la Plateforme des connaissances sur l'agroécologie).
Le rapport HLPE (2019) précise son rôle pour transformer les systèmes alimentaires à plusieurs échelles (voir dans les sources en fin de document).
Agriculture régénérative : l'ambition de restauration qui tangue sur une définition encore flottante
La littérature montre un noyau commun : régénérer la fonction des sols et des écosystèmes via un paquet de pratiques connues : sol couvert, perturbation réduite, diversité, racines vivantes, intégration animale.
Mais l’absence d’une définition harmonisée et de métriques partagées alimente des termes marketing, dont je fais également usage moi-même.
En effet, ce package est utile pour souligner avant tout le dépassement de certaines limites planétaires, en plus localement, des écosystèmes, avec le manque de résilience qui va avec, et permet de mieux qualifier la période que nous traversons, non plus comme un moment de "conservation", de "protection", de "préservation", mais de reconstruction, de relance, de régénération.
Dans cette mouvance, on peut aussi bien citer des références comme Richard Perkins (micro-ferme bio-intensive en permaculture), ou Soil Capital (séquestration du carbone par l'agriculture de grande échelle et les compensations carbone) qui n'ont strictement rien de commun dans leur approche, sauf le sol. Signe, sans doutes, que cette définition reste très "à la carte".
Hydrologie régénérative : l’eau comme levier systémique
Sous ce terme, on vise la restauration du cycle de l’eau local avec des mesures naturelles de rétention d’eau (NWRM Natural Water Retention Measures) et des solutions fondées sur la nature (NbS - Nature-based solutions) : ralentir les crues, stocker temporairement, infiltrer, reconnecter les zones humides.
Bénéfices : réduction des pics de crue, recharge, amélioration qualité d’eau, habitats.
Les évaluations européennes récentes recommandent d’étendre ces NbS pour « slow the flow » et renforcer la résilience hydrologique (Agence européenne de l'environnement : Europe's state of water 2024: the need for improved water resilience).
Permaculture : un cadre de design
Ce n’est pas une liste de techniques mais une méthodologie de conception :
3 éthiques et 12 principes (observer-interagir, capter-stocker l’énergie, design des motifs aux détails, etc.) applicables du jardin au territoire.
En cela, il faut convenir que, malgré le caractère plutôt alternatif qu'a revêtu la permaculture, on peut lui reconnaitre que sa structure de pensée est claire et permet d'organiser ses concepts de façon coordonnée.
Sources et référénces :
UNESCO - UN World Water Development Report 2018 - Nature-based Solutions for Water
D. Holmgren : Permaculture Design Principles







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